Saturday 23 August 2014

ciao-bye summer

L'été aura été plus riche en rebondissements, autant heureux que malheureux, qu'en écriture, mais ça va, il faut des creux et des pleins même dans le processus créatif. Voici un long poème issu d'un recueil qui ne verra probablement pas le jour avant bien longtemps, suivi de 3 poèmes plus courts et de 4 dyptiques d'haïkus (5-7-5 et 6-8-6 mais des fois je compte mal, ou paresseusement). Bon retour à l'école :---)





courage

vendredi pm
les couloirs du pavillon sont un gros catwalk où
3200
jean brillants
fake-smattes avec leurs faces toutes pareilles
            pis leur lunettes carrées noires en plastique
parlent fort avec leurs yeux quand tu passes

                        (as-tu vu ça, ça ça
                        va perdre ses enfants
                        au tribunal    
                        dans 10-15 ans)


traîne tes rellignes trop petites passé Decelles pis Gatineau
des phrases toutes prêtes
pour le gars d’Oxfam

                        (quand je pourrai payer mon loyer je te donnerai des sous)

            pour le gars de Greenpeace

                                    (veux-tu au lieu de subventionner la bureaucratie
                                    on va ramasser des butchs dans rue ensemble
                                    pis après ça peut-être que tu pourrais
                                    me ramasser
                                    dans mon lit
                                                (moi avec
                                                j’suis butchée)          )

traîne ton gros corps mou comme un sac à dos
180 livres en trop pour une âme branlante

sois brave

quand tu fais l’épicerie
quand tu cherches une job
quand on te dit non — pire
quand on te dit oui

flanche pas
devant les peut-être
les rêves impossibles
la sixième game de flipcup

les ’tites cennes que t’accumules
dans le pot en vitre
de ta bibliothèque

finiront bien par se changer en piasses

sois brave.




on the way home i thought of something important i had to tell you but then the bus i was in ran over a cat so nothing really matters now

à bien y penser, j'aurais aimé remarquer que ce soir-là, sous mon linge en friche, le plancher de ta chambre était pavé d'intentions de marde. 


café, rue saint-hubert, avec Mégane, juin

le petit bébé crie
comme une balloune qui dégonfle
quel bonheur d'avoir 20 ans,
un americano qui fume et encore
tellement
de poèmes à lire


3.

c'est sûrement
mon bon karma
de te voir heureux maintenant

je continue 
à être le mauvais penchant
de notre ying yang





harmonie de l'avant-nuite


1.


fucking peins les ribs
pseudo Van Gogh du barbecue
canevas de rires

2.

charlotte aux fraises
vingt chandelles pis vin dessert
déjà bien trop saouls

l'horrible vieille femme OU la saint-jean 

1.


ses histoires plates
nous ont clos le clapet d'ennui
(quel ours mal léché)

2.
(pour L. K. et N. D.)

pas de job, full booze
les limites c'pour les mastercard
chu bin, chu don' bin

encore et toujours, des poèmes sur g-town

1.


gatineau bigshot
opium du peuple : honda civic
couronne de pabst dry

2.

suburban messiah
arches de mcdo sur les épaules
mon sang est du coke diète

chroniques d'autres étés

1.


mcdo hangover
elle moppe le ketchup ; je pleure
j'ai perdu le jeu

2.

siestes au parc moussette
l'été dernier, le coeur intact
les joues sur ton ventre


Sunday 20 April 2014

La cuillère en bois que t'utilises pour mélanger les choses comme le café ou bin les nouilles.

« Y’a plein de textes qu’on aurait pu écrire, mais que par choix, on a pas écrit. » 
Catherine Gadbois (environ verbatim) 






Si tout le monde se trouve con pis a envie de se tuer, mais que personne le fait, au final l’arbre dans la forêt est-tu tombé pareil ?

Une fois j’ai eu un kick sur un gars qui ressemblait pas mal plus à un fantasme digne d’un film de cul de la section teacher/student sur tubegalore. J’me serais assise à un pupitre en mini-jupe pis je l’aurais écouté (regardé) parler pendant des heures avec des close-ups en HD sur sa bouche en train de prononcer des mots compliqués, parce que maudit que y’articulait de façon érotique. Pis c’est pas parce qu’il disait des choses sexuelles ou particulièrement intelligentes. I guess que c’est plutôt parce que y’était bin beau dans l’éclairage du Cagibi, avec sa snapback pis ses skinny jeans, pis ses souliers de hipster, parce que si ça avait été des rellignes de skate, ça aurait été un douchebag. Ou bin peut-être que c’est parce qu’i’ commandait des trucs pas sucrés au Starbuck’s. Mon ex, lui, commandait toujours des affaires sucrées pis en secret je trouvais pas ça très masculin, mais ça c’est pas bin grave parce que c’est pas vrai qu’un gars ç’a besoin d’être 100% masculin, pis en plus y’était cute. Pis aussi c’est mon ex.

Une fois aussi, bin une autre fois, j’étais avec la plus vieille des filles de mon parrain pis on a amené des couvertes rose pâle sur le quai au chalet pis y’avait du soleil pis un peu de vent. On s’est couchées sur le quai, j’avais mon Moleskine qui m’a coûté 16$ pour 50 feuilles blanches, pis i’ faisait comme bleu-jaune-sépia dehors, pis j’ai dit maudit que j’aurais dû amener mon iPhone ça aurait don’ faite des beaux instagram. 200+ notes sur tumblr en dedans de 3 heures garanti, une nouvelle profile pic Facebook taggée #selfie, 75 likes, de quoi rendre mon frère de 14 ans jaloux. Ana pis moi, on a jasé un instant de comment la chaise ou au moins la bûche en bois ç’tun construit social plus qu’un invention. Ç’a l’air bin sérieux vite de même, mais c’était all for the lol. 

Tout ça pour dire que c’est tu si nouille que ça, une fille ? C’est tu parce que ça choisit de mettre de l’importance dans le goût en cafés pis la courbure des lèvres d’un dude plus-que-semi-cool quand il dit haha lol, dans le linge pastel, les chandails en laine faux-DIY pis dans les beaux cahiers pour écrire, que ç’tun sous-être humain ? 

Réveille. T’es pas un tortellini. On t’as pas faite en usine, on t’a pas conservée dans un sac avant de te jeter dans l’eau bouillante pour voir comment tu te débrouilles, pour après te pitcher contre le mur pour voir si t’es cuite, si t’es plus nouille qu’une autre — même si c’est quand même hot un peu, comme allégorie de la vie. Ok, des fois ça serait bien agréable, d’être un spaghetti bin peinard dans la sauce parmesan-crème, surtout en avril quand ta flamme vient de te sacrer là, pis qu’i faut que t’aies des bonnes notes, une cool job pour l’été, des cool bottes de pluie qui coûtent cher pis un hot bod’, mais que la vie ç’tun beau mélange de vomi pis de slush dégueu sur le bord de chaque rue. Mais t’es pareil pas une nouille, que t’aime Spinoza, ou bin commander des rondes de 9 shot de Tequila pour tes amies le mercredi soir, ou bin le Rooibos au choc’lat blanc chez David’s Tea qui coûte environ 6$ la poche, ou bin ces trois choses, ou bin d’autres trucs. Pis j’espère que les filles qui passent leur névrose en écrivant des textes pseudo-philosophico-sexo-psycho-cool-pas-de-ponctu’ sur Internet te bourreront pas le crâne de filles-rigatoni, molles parce que romantiques, molles parce que jeunes, molles parce que mêlées, etc. 

Parce que toi, t’es plutôt comme une chaise : un construit social épique, l’addition de centaines et de centaines d’autres pas-nouilles venues avant toi. 

T’es des cicatrices, un regard, une voix, deux bras pour te garder la tête hors de l’eau quand l’hiver dure trop longtemps, deux pieds pour courir l’été ou bin pour défoncer des crânes d’hommes à coups de stilettos ; t’es dix doigts qui ont pas peur de se salir, dans le vernis à ongles comme dans la bouette, deux mains qui savent faire plein d’affaires que je sais pas faire, comme jouer au basket, conduire une auto, trouver du nice linge dans une friperie, faire un smokey-eye parfait ou un tartare au smoked salmon ; t’es une commande de Starbuck’s peut-être sucrée, peut-être pas, pis t’es une chaîne, ou deux, ou mille, de tubegalore que personne ou tout le monde a besoin de connaître ; t’es un revenu d’impôts, un numéro d’assurance sociale, un like sur Facebook. T’es une histoire que même si je me force bin, bin fort, pis que je bûche pendant des jours et des nuits, je pourrais pas écrire sans botcher.

Fait que chère fille de 14 ans qui a vraiment peur de perdre sa virginité, chère fille qui s’épile le poil des bras parce que ça la complexe, chère fille qui vient de se faire dire qu’elle se maquille mal, ou trop, pis que c’est « pas naturel » ; chère fille de 19 ans, assise sur un quai en avril qui se demande quand est-ce qu’à va arrêter de penser à son ex ; chère fille qui aime donc pas ça, le sour puss, pis qui trouve qu’à boit beaucoup de bière à comparé de ses amies, chère fille qui boit 3 litres de sour puss par semaine, pis chère fille qui refuse de fitter dans une catégorie, répète après moi : 

Tu 
n'es
pas
une
nouille. 

Nobody puts baby in a casserole.

Monday 20 January 2014

Poèmes de janvier

Mes élèves de français travaillent sur la poésie et des fois on se donne des sujets et on écrit chacun un poème à propos de ça.

Soir d'août en 6 vers

Lunatique,
L'été, la nuit, les moustiques,
Fantômes glacés
Crème solaire
Coeur polaire
Éclopé


L'amour en 4 vers

On s'aime en point virgule ;
Les mêmes idées
mais toujours ce petit pédoncule
qui comme une diffluence vient nous émailler.

La chaleur en 6 vers

Malléable —
Ton corps sous l'amas
de choses agréables
Je voudrais ne jamais affronter
Les -40 degrés
qu'il fait partout sauf là


Friday 20 December 2013

Noël NO WAY

Pis qu’est-ce que t’en as fait, hein ? Tu l’as caché où, le monstre ? En-dessous du sapin ? Tu l’as vomi dans un papier de soie doré, pis tu l’as fourré dans un sac ? Tu t’es bien essuyé avec le reste des emballages, j’espère. Toi qui hais Noël. Toi qui hais toute, à priori. 

Cette année j’ai rien à t’offrir, fait que j’ai décidé de te dire les vraies affaires.

Le 1er jour de Noël, j’ai crissé plein de tarentules dans tes Froot Loops le matin pis j’ai versé du lait par-dessus juste assez pour qu’elles se tortillent encore. T’avais l’air de l’amoureux(se) de John Newlove dans Driving quand tu les as gobé, la cerne à la commissure de l’œil vide, comme un gros morviat dégueulasse. Tu les as tout gobé. J’ai ri parce que t’es poche sans le monstre en piggy-back ride, évaché en pyjamas sur ta chaise comme une grande asperge beaucoup trop cuite. Ça m'a rappelé que je cherchais le monstre (pis le trouble). Tu l'as mis où ? 

Le 3e jour de Noël
You never say anything in your letters (crisse, j’ai tout vérifié les armoires, les placards, les tiroirs, le d’ssous de lit pis de l’oreiller, même, pendant que t’étais dans douche, y’est où ?). You say,
I drove all night long through the snow
in someone else’s car
and the heater wouldn’t work and I nearly froze.
But I know that. I live in this country too. (Tu trouves que j’exagère ? Penses-tu pas que ça me fait chier aussi, l’hiver ? J’ai passé tout l’après-midi à pleurer devant des vieilles photos d’expo de Ron Mueck, à mâchonner des mots poches comme altérité pis vulnérabilité — dormir en cuillère avec toi c’est un peu comme dormir dans le vrai tiroir à ustensiles, c’est frette pis ça tranche
le cœur
en ti cubes)

You say you drove.
It doesn’t matter to me. (Le 7e jour de Noël je t’ai crissé dans le four pis je t’ai piqué comme un rôti parce que j’avais lu dans le Cosmo du mois passé que ça fait sortir le monstre, j’sais pas lequel mais ça me fait pas grand chose, rendu là c’est pas comme si j’avais grand chose à perdre ou à gagner)
All I can see is the silent cold car gliding,
walled in, your face smooth (ta face étendue sur un long piece de gâteau moelleux que j’va bientôt rouler pour faire une bûche, j’va toute la glacer, pis la mettre au feu, pis avec les tisons, j’va me faire un beau tête à tête avec le diable, on va jouer à patate chaude, c’est drôle et insignifiant je me demande si le grand Tord-vis avec un T caps lock il sait la différence entre les tisons pis les vraies patates chaudes)

your mind empty,
(Le 15e jour de Noël je commence à me demander si tu m’as acheté un cadeau.
Aussi je cherche encore
C’est arrivé au monstre d’être frileux fin Décembre mais…
Tu l’as mis où ?)

cold foot on the pedal,
(18e jour je commence à me demander si tu l’as pas sacré aux poubelles une fois pour toutes il faudrait que tu saches que ça me ferait quand même de la peine un peu tu sais moi pour Noël j’aurais pu t’offrir peut-être un imperméable à quatre manches comme dans la toune de The Eels on aurait pu aller se promener le monstre et moi c’est pas que je l’haïs c’est pas que je t’haïs
tu l’as mis où ?)

cold hands on the wheel.
(Tu vas me donner quoi pour Noël ? Ça fait 25 jours que je pense à Ron Mueck en pleurant doucement, je suis pu fâchée, c’est bon, j’ai juste peur d’avoir éteint le feu dans la cheminée
L’hiver c’est aussi
une affaire de psyché, tu sais je crois que c’est pas pour rien que ça rime avec impair (un c’est un chiffre impair ça c’est tout seul un), altèr(ité), hier

Finir l’année loin de chez soi, dans son salon
à errer pendant vingt-cinq jours dans un corridor aux plafonds hauts
dans une chambre poche beige et vert pâle

Pas de monstre, pu de monstre, y’a sacré son camp juste un peu avant toi pour te faire comprendre que t’avais pu rien à faire ici —

Pas de monstre, juste le remord d’avoir mis des tarentules dans ton bol de Froot Loops par exprès pour rien le 1er jour de Noël.




Joyeux Noël et merci à John Newlove et Ron Mueck. 
Juliette

Thursday 5 December 2013

Pour conclure 2013...

J’ai commencé mon premier vrai projet d’écriture en secondaire 2. C’était une histoire appelée Reset qui mettait en scène un personnage paraplégique (Fay Tsvetana), son alter-ego masculin (pas paraplégique) et un jeu vidéo qui forçait les gens à « peser le bouton reset » de leur vie. C’était directement inspiré du manga éponyme, que j’avais lu dans un magazine, je ne me rappelle plustrop quand. Je pense que la dernière fois que j’ai édité ce projet, qui a changé de nom, de personnages, de contexte et de trame narrative au moins mille fois, c’était en 2011. 5 ans plus tard.

Je ne sais pas pourquoi j’ai un ton si grave ce matin (blame it on the fin de session, ou bien sur le colossal nombre de bilans de 2013 qui vont commencer à surgir de tous côtés d'ici quelques jours) mais j’ai formulé une liste de recommandations à l’égard de l’écrivain et de la personne que j’étais quand j’avais 12-13 ans. L’écriture est quelque chose qui m’a complexée jusqu’à l’année dernière. J’avais l’impression que personne au monde n’avait envie de lire ce que j’avais à dire. Je sais maintenant que c’est faux (ou du moins, j’en ai l’impression). Voici donc, à la Juliette de 13 ans, quelques conseils (qui, s’ils ne lui ont pas profité, le pourront peut-être à d’autres). 

  • N’arrête jamais de lire et ne sois pas gênée d’écrire ce que tu lis. L’année prochaine tu (re)découvriras Daniel Pennac, avec Au bonheur des ogres. Quand tu auras 19 ans, tous les Pennac, ses livres d’enfant comme la saga Malaussène, trôneront encore dans ta bibliothèque. Et tu essayeras encore d’écrire comme lui. La seule manière de dépasser tes idoles passe par l’imitation (ou du moins, tu n’as pas encore trouvé de passe-droit à ce processus). 
  • Ne te lance pas dans de longs projets. Ne s’en suivront que d’amères frustrations et une déception constante. Écris des nouvelles et des poèmes. Écris des paragraphes sur la température dehors qui ne s’insèrent en rien dans de plus longs projets. Écris de longs projets aussi, mais n’en mets pas trop sur toi-même si tu n’aboutis pas. Tu aboutiras bien à quelque chose un jour ou l’autre de toutes façons.
  • Rules are overrated. Les règles de grammaire comme celles sur la forme peuvent être dépassées, transcendées, pliées, modifiées à loisir. Dans la vraie vie des vrais adultes, il n’y a pas grand monde pour te taper sur les doigts si tu te mets à parler in english in the middle of your sentence. 
  • N’arrête pas de lire en anglais mais n’évite pas les traductions. Forge ton propre avis sur ce qu’est une bonne traduction (parce que oui, à 19 ans, tu croiras encore aux bonnes traductions). N’arrête pas de lire en anglais parce que tu trouveras bien vite qu’en général, la littérature française est assez cloisonnée. Et Jack Kerouac n’a pas encore trouvé son égal dans la langue de Molière.
  • Don’t put your head up the ass of the people you love (ça peut-être pas rapport, mais y’a plein de manières de jouer à fouille-cul pis ça reviendra dans la face de personne d’autre que toi)
  • N’aie pas peur de l’opinion des autres et fais lire tes textes à autant de personnes que possible. Aie confiance en ton talent (si talent il y a) et en tes erreurs. La plupart des gens feront juste te dire c’est très bien continue comme ça. Cherche les gens qui te diront c’est pourri. Ceux qui te diront que telle ou telle virgule fait mal respirer ton texte. Ceux qui te montreront les ups and downs de ton vocabulaire. Ceux qui aimeront ton style. Ceux qui détesteront ton style. Cherche les gens qui seront capables de te parler en face et apprends à ne pas avoir peur d’eux. Ça vaut pour la littérature comme pour tout le reste. 
  • N’essaie pas de tout écrire. La ligne d’idée est le mot d’ordre (ça, je m’en suis rendue compte juste lundi dernier, dans le cours de Renée Beaulieu. N’abandonne pas ce cours et apprécie-le, k thanks). Un texte court, une idée, une direction. Un texte moyen, une idée, quelques directions. Un texte long… on est pas encore rendus là. La direction unique te permettra de te concentrer sur ce qui compte vraiment dans ton texte. La voix, le ton, les images, etc. 
  • Accueille les stéréotypes à bras ouverts. Apprivoise-les, maîtrise-les, puis range les dans une maison de verre pour ne plus jamais les ressortir. Sors des sentiers battus, c’est un peu cliché, et pas toujours vrai. Fais attention où tu marches, c’est tout. 
  • Choisis bien tes mots. Ça vaut pour l’écriture comme pour le reste. Pense aux gens que tu aimes. Le style (stylet, même étymologie) est une arme (merci Poétiques modernes et contemporaines). Les paroles sont des armes. Tout ce qui émane de toi peut couper (et tout ce qui émane des autres peut couper, également). Ce n’est pas que ce soit mal de couper, il faut juste choisir qui, et quand. 
  • La réécriture est la clé. Mais ça, à travailler sur les mêmes histoires de 2006 à 2013, tu l’as déjà bien compris.

Wednesday 13 November 2013

Almanach des choses que j'aurais pu dire

Je suis fatiguée fait que je vais pas m'étendre : sérieux c'est l'invention du siècle (ou au moins de la semaine). Des étudiants de Princeton U ont créé un site web qui génère des statuts Facebook à partir de bouts de statuts, de commentaires, de descriptions de photos postées auparavant (ici). Voici une recension très courte de choses que j'aurais pu (ou aimé, dans certains cas) dire — et mes préférés sont en gras : 

  • d'où viennent ces jeunes qui seront vos médecins, vos entrepreneurs, vos entrepreneurs, vos entrepreneurs, vos médecins, vos entrepreneurs, vos politiciens et des centaines d'autres sorciers
  • jlécoute pu de pepites de chocolat ou devraisje dire, pepites de chocolat j'ai rien à Noémie je crois 
  • wowo pas de bras pas de hate sur l'affiche, genre, séance de peinture/collage improvisée en compagnie des Périers
  • comm unication de vieilles haines et bleu
  • nobody says it's a little too warm where you're still around 
  • La solitude est dangereuse pour voir, i won't apologize.
  • yesss mais personne m'avait expliqué c'était quoi une heure mais trois heures c'est l'autre
  • saintjean fallait jouer longtemps à l'envars
  • yeah cause i need a rendu l'âme ce l'est d'autant plus lorsqu'elle est jamais mort
  • une petite masse de sang coagulé selon le grooooos drame, pis en FÉVRIER ?!?!?!?!?!
  • avant la neige on a boat mutherfucker
  • chez délev on cherche les pavillons où vous êtes cute
  • j'passe honnêtement trop de temps à chercher un noël qui brille
  • Vieux motard que je crains n'est rien en secret je l'aime encore
  • Lololol compte les prisonniers non cétait une photo
  • Gâteau de devoirs
  • new blue & blonde qui te fait mal partout
  • ce soir à travailler comme des chiwawa mais happy canada day
  • this is as real as subtle as i am
  • saintjean « c'est une partie de mon chat
  • hiver 2009 surtout dave the end
  • On créé des enragés et donnezleur une chanson
  • when i WAS dead with an aching in glory
  • Margot & the scarcely distinguishable inhabitants of some kind of moi 
  • j'ai dit JULIETTE! tu viendras mvoir à travers le temps Xd
  • pis aussi que j'amène une face CUTE
  • Tijean, n'oublie jamais que j'ai compris que je pensais m'en aller vous avez mes nouvelles lunettes magique 

Monday 4 November 2013

Edimaryp

1. Mettre les idées en ordre d'importance stratégique :

1. Lundi (fini—fiou)
     a. Couverte blanche
     b. Thé
2. Argent (stress)
3. L'hiver
4. L'Illusion comique
5. Cours
6. Métro
7. Mission de l'organisme (rappel)

2. Mettre en forme (ne pas oublier de mettre en gras les informations importantes) : 

[insérer accroche—voir étape 3] Regardant avec mélancolie (presque)
la volute translucide s'échapper de la tasse fumante et se
dissoudre dans l'air, Juliette ne peut s'empêcher de
faire le lien, aussi métaphorique soit-il, avec son
compte de banque. En effet, force est de
constater qu'il est vide. Heureusement
pour la principale intéressée, le jour
du virement arrive à grands pas.
Ça sent la Visa
qui se vide
à vitesse
grand
V.

[Ne jamais oublier de lier entre eux les paragraphes avec une idée du 
paragraphe A qui revient dans le B pour assurer la fluidité 
du texte] L'autre chose qui est vide, c'est les rues
de Montréal avec l'arrivée de l'hiver. Adieu
Sangria, bonjour chocolat chaud. Même
mon chat colle pus son nez dans la
moustiquaire. Pis aujourd'hui
j'ai même mis une 
tuque (OuOu
OuououOo
uOuOU
oou)

La conséquence du froid, c'est de bramer en attendant le bus, coin
Beaubien et Saint-Michel, à plus que neuf heures et demie
le lundi soir. J'ai lu un peu de Corneille dans
la 18, / j'attends la 67 pour vers chez
moi, partir en fuite. / Maudit à
chaque fois que je lis /
un peu de poésie
/ je parle en
vers c'est
fini. 

[Dans les derniers paragraphes, inclure des données 
spécifiques, intéressantes—si possible des chiffres] Outre la 67 et la 18, aujourd'hui
j'ai aussi pris la 165 — c'était pour me rendre à l'école. Deux faits incontournables à
propos des 4 heures que j'ai passées au 3200 Jean-Brillant : Képi, Noémie et moi
avons exploré au moins 853 manières de ne pas tacher des draps de 
sang ; encore avec Noémie, après avoir observé son lancer furtif
de travail sous la porte de bureau d'un prof, j'ai descendu
8 étages en ascenseur avec Claire
Legendre (et ça m'a fait
super plaisir de
la revoir).

Sur le quai du métro Place-des-Arts, avant de quitter pour Guy-Concordia,
où je prendrais par la suite la 165 Nord, j'ai espionné un blond
qui plaisait bien à l'oeil au-travers de mes lunettes en doigts
[voir photo]. Je ne pensais pas qu'il me verrait mais
son rire quand nos yeux se sont croisés s'est ré-
pandu dans tous les dédales souterrains de
Montréal et l'écho a dansé dans mes
oreilles tout le reste de la journée
[rien n'est important dans ce 
paragraphe mais c'est 
comme à l'habitude 
celui que je 
préfère] 

JULIETTE PÉRIERS-DENIS est un organisme à but non-
lucratif fondé en 1994, dont la mission consiste à conjuguer
le plus d'activités impossibles à la fois, en plus d'aller à
l'école à temps plein. Dans les prochains mois,
elle vise à ne pas oublier comment
écrire des poèmes malgré
le surplus d'écriture
professionnelle
inscrit à
son
hor
air
e
.

3. Trouver une accroche à la fois originale et attrayante, répondant aux cinq questions les plus importantes de l'Univers (qui, quoi, quand, où, comment) : 

Montréal, le lundi 4 novembre 2013 — Alors que les heures la séparant du 5 novembre filent à toute allure, Juliette peut enfin se vautrer dans la couverte blanche et boire un thé sans remords ; il semble par ailleurs que ce soit, selon elle, la seule manière valable de mettre un terme à ce lundi plus chargé qu'une mule de sherpa.

4. Ne pas oublier la personne-ressource : 

Pour plus d'informations veuillez contacter :
Nicolas Lemieux
Adjoint aux décisions corporatives, donateur et bénéficiaire principal

(moi je prends un break)



Hello friend, I am here ~